Retour du printemps chez les abeilles

Le Butineur

Engagé dans la volonté de défendre la biodiversité, ADELAC s'investit dans le parrainage d'abeilles. Venez découvrir de l'intérieur et le temps d'une lecture, la vie incroyable des butineuses. 

Au printemps, une visite s'impose !

C'est LA visite à ne manquer sous aucun prétexte :

la fameuse " visite de printemps " est un " must " pour l'apiculteur. Après être restées confinées au calme tout l'hiver, les abeilles commencent à ressortir dès que la météo est plus clémente et les jours plus longs. C'est le moment pour l'apiculteur de vérifier que tout va bien et de pourvoir, si nécessaire, à d'éventuelles faiblesses.

La première visite de l'année sert schématiquement à vérifier trois éléments essentiels :

  • la présence de provisions suffisantes, celle de la reine et celle de couvain (les oeufs),
  • l'état sanitaire de la ruche,
  • procéder au nettoyage du plancher, éliminer les abeilles mortes…

Au printemps, il est essentiel que la colonie dispose encore de suffisamment de nourriture pour assurer l'élevage du couvain. Si les provisions manquent, l'apiculteur peut parfois donner du sucre en pâte (si des risques de gelées persistent) ou du sirop. Lors de sa visite, il contrôle les rayons un à un pour tenter d'observer la reine et vérifier qu'elle a commencé à pondre. La colonie n'étant pas encore trop développée, c'est la meilleure période pour arriver à voir la mère de toutes les abeilles. Il peut alors la " marquer " de la couleur de son année de naissance si ce n'est pas déjà fait. Ce sera utile par la suite pour la repérer plus facilement.

Et si aucune reine n'est visible et que le couvain est absent des rayons, il doit agir sans hésitation pour sauver ses protégées : soit en leur fournissant une nouvelle reine, soit en les regroupant avec une autre colonie voisine.

Le pissenlit, un trésor printanier !

Pissenlit

C'est le trésor jaune des abeilles au printemps : le pissenlit qui n'est pas toujours apprécié des humains est une friandise pour nos protégées. Quand nous le chassons de nos pelouses, elles le recherchent assidûment, en quête de son délicieux nectar et de son pollen nutritif. De quoi peut-être faire changer notre regard sur cette plante commune ?  

A la sortie de l'hiver, le pissenlit représente pour elles une formidable source de vie. La fleur de pissenlit peut produire entre 200 et 500 kilogrammes de nectar et entre 100 et 150 kg de pollen à l'hectare. Chaque fleur étant en fait un regroupement de petites fleurs jaunes sur un capitule, elles peuvent être visitées plusieurs fois par les insectes (leur production de nectar et de pollen n'est pas forcément réalisée au même moment). Le pissenlit entre dans la composition de nombreux miels de printemps et leur donne la propriété de cristalliser facilement.

Les abeilles et la retraite !

Si la question des retraites fait l'actualité, qu'en est-il pour les abeilles ?

Nos ouvrières bénéficient-elles d'une retraite à l'issue d'une vie de labeur ? La pénibilité de leur travail est-elle compensée par un repos anticipé ?
Ces questions interrogent la différence entre l'homme et l'animal. L'écriture constitue un premier signe distinctif majeur. Transcrire ses idées, ses sentiments, ses propres techniques… permet de cumuler les connaissances et de les transmettre aux autres générations ; Aucun animal n'en est capable. Pour une abeille, le rapport au temps s'inscrit seulement dans sa durée de vie immédiate, sans conscience du passé, ni de l'avenir. Aussi la question de la retraite ne se pose pas, faute de cette conscience d'un destin individuel.


L'autre spécificité de l'homme est sa dimension prométhéenne, c'est-à-dire son besoin de se surpasser, son goût pour l'effort et son envie de transformer le monde. Les animaux sont plus modestement attachés à vivre, se nourrir et se reproduire. L'abeille ne connaît de son environnement que ce qui lui est utile : les autres insectes, le système floral, les saisons, les odeurs, le miel… Son activité se limite à ses seuls besoins vitaux et à ceux de la colonie à laquelle elle appartient (caractéristique propre aux insectes sociaux).
Plutôt que de parler " retraite " pour une abeille, parlons plutôt de " retrait ", quand elle n'est plus apte à assurer ses  fonctions, elle quitte alors la ruche pour mourir dans la prairie.

 

POLLINIUM, créateur de biodiversité, nous raconte...

Depuis la terrasse de la ferme qu'il a restaurée à Saint-Eustache (74), Dominique Alsberghe nous montre le terrain qui
bientôt sera recouvert de pieds de lavande. " Au-dessus, dit-il, j'ai déjà planté plusieurs variétés mellifères. La lavande sera un vrai plus pour mes abeilles ! "

Installé en tant qu'apiculteur professionnel depuis 2013, ce quadragénaire est aux petits soins pour ses protégées et pour celles de Pollinium. C'est lui qui, en effet, conduit les ruchers de notre société en Savoie et en Haute-Savoie, (soit 53 ruches environ), en plus des 200 qui lui appartiennent en propre. Un travail qui le passionne en véritable amoureux de la nature qu'il est. Pourtant, rien ne le prédisposait à devenir apiculteur.

Pâtissier de formation, Dominique Alsberghe a d'abord exercé ses talents en boulangerie-pâtisserie avant de devenir représentant en produits alimentaires pour la restauration. Jusqu'au jour où, passant devant un petit rucher, il se pique de curiosité pour les abeilles. Alors, pour son anniversaire, il reçoit un bulletin d'inscription à des cours d'apiculture associatifs. L'activité le séduit, si bien qu'il décide de se lancer, épaulé par Pôle emploi. Il commence en 2013 avec 30 ruches, menant en parallèle la rénovation de sa maison… 

Dix ans plus tard, Dominique Alsberghe ne regrette absolument pas ses choix. Les plus belles années, il peut récolter jusqu'à trois tonnes de miel qu'il vend dans diverses boutiques de la région annécienne et en direct, dans le joli petit magasin qu'il a aménagé chez lui.

N'hésitez pas à venir butiner au Rucher de Saint-Eustache, il vous y accueillera avec le sourire ! 

photo pollinium

Un vaccin récemment à l'étude

Un récent reportage diffusé sur France2 nous apprenait que des chercheurs américains travaillent à la mise au point
d’un vaccin destiné aux abeilles pour lutter contre la loque américaine. Cette maladie, fatale aux colonies s’avère très contagieuse et décime chaque année des millions de ruches dans le monde.

L'astuce... Le vaccin est mélangé à du sucre en pâte avant d'être donné aux insectes.